En ce moment, je suis en plein questionnement par rapport à l’adaptation de l’enseignement et la modification des apprentissages. En fait, l’adaptation ne me cause pas tant de problème. Je comprends le bien fondé de ce principe qui est, selon moi, la base de l’enseignement : pour rejoindre un apprenant quel qu’il soit, l’enseignant se doit d’employer les moyens nécessaires à la transmission du savoir en gardant en tête que la fin justifie les moyens. Ainsi, des moyens variés permettent au plus grand nombre d’apprenants d’acquérir le savoir.

En tant qu’orthopédagogue, mon défi quotidien est justement de trouver l’approche qui va permettre à un enfant d’apprendre une notion et de maîtriser une compétence.

Cependant, la modification me semble être une toute autre affaire! …

Depuis que j’ai commencé à écrire ce billet la semaine dernière, je n’arrive pas à mettre en mots ce que je veux dire. J’ai aussi de la difficulté à bien comprendre l’application de « cette mesure » (si je peux l’appeler ainsi) pour arriver à l’expliquer en d’autres termes.

Je vais donc soulever quelques questions qui me préoccupent puisqu’elles sont rattachées à une situation bien concrète que je vis en ce moment dans mon milieu de travail.

Dans le guide de gestion de la sanction des études et des épreuves ministérielles : Édition 2012, il est mentionné  au chapitre 5 que dans la situation où les attentes du programme sont hors de portée pour un élève, « il peut être judicieux de modifier en cours d’apprentissage le niveau des attentes afin de favoriser la progression de l’élève dans ses apprentissages ».

Or, dans quelle mesure dont-on modifier ce qui est enseigné à l’élève puisqu’il semble inadéquat de revoir des notions qui proviennent d’un niveau académique antérieur à celui où se trouve l’élève en ce moment?

Toujours dans le même guide, il est écrit que « dans le contexte d’une épreuve obligatoire, on doit soumettre l’élève à l’épreuve dans son intégralité. Si après avoir mis en place des mesures d’adaptation […], l’élève est incapable de comprendre ce qui est attendu de lui, des modifications peuvent être apportées à l’épreuve plutôt que de soustraire l’élève de l’épreuve tout simplement ».

Alors, comment peut-on appliquer cette façon de fonctionner avec un enfant? Doit-on lui faire passer l’épreuve avec certaines adaptations d’abord? Puis quand on s’aperçoit que cela ne fonctionne pas et que l’enfant est en train d’échouer son examen, doit-on ensuite reprendre l’épreuve avec l’élève en la modifiant cette fois-ci?

Même si la réponse évidente semble être « oui », en pratique, ce n’est pas si facile que cela. Premièrement, jusqu’à quel point peut-on modifier une épreuve? Doit-on intervenir jusqu’à ce que l’élève réussisse son examen? Doit-on lui laisser une marge d’erreur en limitant nos interventions? Et de quelle façon? Il faut également garder en tête qu’on ne peut pas improviser des adaptations sur le moment puisque celles-ci doivent être notées au plan d’intervention de l’élève. Ce dernier doit aussi avoir une certaine maîtrise des adaptations utilisées (par exemple : WordQ).

Deuxièmement, quelle sera la note dans le bulletin de l’élève? Celle qui provient du jugement professionnel de l’enseignant(e) et qui tient compte des modifications apportées pendant l’évaluation? Doit-on mettre l’élève en échec pour montrer son niveau réel de compétence par rapport aux attentes de son niveau? Ou doit-on plutôt mettre une note qui évalue son niveau de réussite selon l’endroit où il se situe réellement dans sa progression des apprentissages? Et cela dans le but de préserver son estime de lui-même?

Par la suite, quelle est la valeur d’un tel bulletin? Comment se compare-t-il à celui des autres élèves de la classe? Il me semble que le bulletin perd sa raison d’être puisqu’il ne permet plus d’établir un portrait de l’élève.

Tant de questions! Et si peu de réponses! Voilà où j’en suis dans mes réflexions.

Si quelqu’un peut m’éclairer dans cette situation, il me fera plaisir de lire votre commentaire.