J’ai commencé à préparer mon entrevue pour le magazine Vie pédagogique.  Je suis donc en train de réfléchir au projet qu’est le carnet de classe.ca .  Je repense à la rédaction du projet pour obtenir une subvention du MELS.  Je revois ensuite les premiers jours, les débuts pas toujours faciles, les hésitations et le questionnement soulevés par l’outil et l’utilisation que je pouvais ou surtout devais en faire.   Que dois-je poster?  Doit-on tout diffuser ou se limiter à certains types de travail?  Pas de réponse sûre, ni de facile.

Je me suis mis à réfléchir sur l’élaboration d’un blog scolaire comme le carnet de classe en m’inspirant des travaux du Dr. Helen Barrett. J’ai trouvé alors beaucoup de réponses à mes questions.  Cette dame a vraiment étudié le sujet en profondeur.  Il n’y aucun détail qui lui échappe.  Elle connait bien les technologies de la communication.  Elle améne des pistes d’utilisation qu’elle a testées.

Ensuite, je me suis rendu compte que j’avançais sur une route "bien mal pavée". Les ressources étaient insuffisantes.  Les gens du milieu avaient peu d’intérêt et ne voyaient pas nécessairement le projet d’un bon oeil.  Il y avait aussi les détracteurs.  Ceux qui sont contre l’apprentissage d’un tel média par des enfants.  Ceux qui ne croient pas qu’on puisse apprendre quoique ce soit avec cet outil.   Et je me revois là, un peu démotivé, me demandant si je devais vraiment m’infliger tout ce travail après presque deux décennies dans l’enseignement.

Finalement, mai 2007 est arrivé avec le projet des escargots et les échanges que nous avons entretenus avec une école en France.  J’étais aussi emballé que les enfants.  Nous avons appris beaucoup de choses ce mois-là.  J’étais tellement fier de mes élèves.  Et du coup, nous avons tous découvert le plaisir de converser et d’échanger des explications, des questions, des images et des vidéos. 

À mon sens, il serait pensable de vivre de tels projets dès le début de l’année si l’enseignement était orienté en ce sens.  Les situations d’apprentissage seraient construites en fonction de dialoguer avec des élèves qui sont dans d’autres écoles. Par exemple: une équipe d’élèves de St-Ambroise monte un projet pour enseigner à des confrères de différentes écoles comment faire du vermicompostage. À l’aide de textes, de photos, de vidéos, ils guident les autres enfants dans une démarche qui les amène à faire du vermicompostage.  Les questions provenant des autres écoles permettent de clarifier le contenu des leçons montées par les enfants.  Un retour avec l’enseignant de St-Ambroise permet de juger des leçons qui contiennent des informations claires et concises.  Les élèves seraient aussi appelés à corriger celles qui ne transmettent pas l’information d’une façon satisfaisante.  Ce serait pour moi un rêve de vivre de tels projets avec une classe. 

Pourtant, dans le contexte actuel, j’ai l’impression de nager en pleine utopie.

N’empêche que les enfants ne sont pas les seuls à avoir appris quelque chose avec le carnet de classe.  Plus je pense au projet et plus je m’aperçois des apprentissages que j’ai faits.  Mais ceci est une autre histoire…