Pendant le nouvel An chinois, il est de bon augure de choisir des souhaits parmi toute une liste. 

Je vous présente donc les souhaits que j’ai choisis pour cette Année 2008 qu’elle soit remplie de bons moments, de chemins aisés et de défis relevables.  Que la santé vous enveloppe et vous garde bien portant.

Je souhaite que les enseignants prennent leur place et s’impliquent dans les décisions qui les touchent au premier plan.  Qu’ils ne restent pas en retrait à regarder passer le bateau.  Il ne sert à rien de se cacher la tête dans le sable comme l’autruche en attendant que les choses passent, que le gouvernement change, qu’un nouveau programme soit lancé ou que les idéaux évoluent.  La "diligence" semble s’être emballée.  (Vous aurez compris par "diligence" que je fais référence au système d’éducation.) Elle est très désorientée en allant de part et d’autre sans direction.  Je crois pourtant que les enseignants sont dans la meilleure position pour reprendre les guides (rennes) et s’asseoir devant la diligence au centre de commande.  Ils voient concrètement les besoins de leurs élèves, ils connaissent les nécessités de la société dans laquelle on vit et ils savent comment faire "grandir" une personne. 

Je souhaite que l’on arrête de démolir la réforme et le nouveau programme.  Tous ces discours et ces luttes entre les bien-pensants et les moins bien-pensants sont stériles et n’amènent rien de positif si ce n’est de la démotivation et du désespoir.  On neutralise les enseignants en leur faisant croire qu’ils enseignent l’inutile et le superflu à nos jeunes.  On leur "scie les jambes" en les amenant à penser qu’ils sont des incompétents qui forment de jeunes incompétents dans un système incompétent.  L’adage qui dit quand on est né pour un petit pain a les reins solides.  Alors, j’espère de tout coeur que nous, les enseignants, trouverons la force de faire des actions positives avec le programme d’enseignement.  Car la machine est en marche et à chaque jour, nous devons composer avec la réalité.  Aidez-nous à y trouver du sens.  Il y a un fondement logique dans le programme, il s’agit de trouver la façon de l’appliquer.

Moi, je crois en nos jeunes qui sont obligés de s’apprendre tout seuls l’Internet et l’informatique.  Je sais qu’ils en sortiront gagnants.  Je crois que la plupart d’entre eux sera finalement bien préparé à faire face en adulte responsable à la vie qui les attend en 2015 puisqu’ils auront traversé les écueils et les embûches de ce monde informatisé.  Je leur souhaite de croire en leurs possibilités et en leurs capacités et de ne pas craindre d’avancer.  Plus que jamais, le savoir est à porter de main.  Je dirais même à porter d’un simple clic.  J’espère qu’ils auront le goût et le désir d’apprendre par eux-mêmes.  L’ignorance est une telle douleur.  De toute façon, personne ne rêve d’être ignorant.  Je souhaite qu’ils fassent la sourde oreille aux critiques et qu’ils cheminent avec confiance.

Que les parents se rapprochent de leur enfant intérieur.  Qu’ils ouvrent les yeux sur l’enfant qu’ils ont été à l’école, leurs aspirations, leurs attentes, leurs devoirs, etc…  Et maintenant, qu’ils se demandent la question suivante: seraient-ils en mesure d’effectuer correctement leur travail, leur métier ou leur profession s’ils étaient notés (en pourcentage ou pas, ça change peu de choses) pour chaque action, chaque livraison, lettre écrite et travaux remis à leur employeur?  Et qu’ils soient comparés en rapport à la moyenne des autres employés.  Doit-on réellement savoir qui est le meilleur employé et lequel est pourri au point de "mériter d’être la risée de tout le bureau"?  Ce n’est pas une situation que je souhaite vivre en 2008.  En fait, je ne souhaite pas cela à personne. Arrêtez-vous deux minutes pour vous l’imaginez sérieusement.

Alors, souhaiteriez-vous cela à un enfant?  Et si c’était le vôtre? 

Ce qui semblait bon avant, n’est pas nécessairement ce dont on a besoin maintenant.  Mon grand-père disait souvent (et il n’est pas le seul):  "Dans mon temps, …"  Mais, dans son temps, on devait savoir traire une vache, faire les foins, labourer la terre, bûcher dans les chantiers et même marcher sur des billots flottants (appelé la drave).  M’enseigner toutes ses compétences ne me sera d’aucune utilité dans le monde d’aujourd’hui.  Quand aurai-je la chance d’aller draver?  On ne fait plus le flottage du bois depuis plusieurs années.  Il faut répondre à mes besoins d’aujourd’hui. 

J’ai besoin de savoir:

  1. utiliser l’ordinateur et l’Internet de façon sécuritaire et en respectant une base de civisme (la nétiquette)
  2. utiliser un traitement de texte, une base de données, les forums de discussion, les blogs, etc.
  3. clavarder en sécurité 
  4. faire le survol d’un nouveau logiciel que je ne connais pas
  5. utiliser un numériseur, un appareil photo, etc.

En terminant, je me souhaite de tenir le coup dans toute cette tourmente.  Moi qui suis de nature plutôt timide et réservée, ceux qui me connaissent ou qui m’ont déjà rencontré le savent bien.  Alors, pourquoi faire tout cela? Car j’ai pris la résolution de démontrer qu’un webmestre pédagogique est nécessaire dans les écoles du 21e siècle.  J’espère ainsi mener à bien le nouveau projet que je vais greffer sous peu au carnet de classe. Je vous en reparlerai bientôt…

J’espère aussi que je n’hésiterai pas à prendre le bateau.  Je l’avoue très humblement:  moi aussi, je regarde passer le bateau en me disant que les choses changent trop vite et qu’il n’y a aucune direction sûre.  Cependant, j’ai rencontré des gens dernièrement qui m’ont beaucoup fait réfléchir.  J’ai compris que je ne pouvais plus attendre passivement qu’on décide pour moi.  Je dois prendre les rennes en main et cheminer avec mes élèves.  Les normes et modalités d’évaluation en sont un bon exemple.  J’ai laissé passer ce dossier mais je vais me rattraper.

Enfin, je vous souhaite à tous une très belle Année 2008!  Et je vous laisse sur une piste de réflexion:  que diront les adultes de demain de notre façon de penser d’aujourd’hui?