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Conseils pour une meilleure correspondance

Pour entretenir une bonne correspondance avec les parents, il est important d’établir une routine. Une façon stable et constante de fonctionner viendra démontrer votre savoir-faire et aidera à mettre en place un sentiment de confiance. Il y a bien sûr certaines règles d’or à suivre :

  • N’utilisez pas votre adresse de courriel personnelle. Il faut employer le courriel que vous a fourni votre école ou votre commission scolaire. Vous devez pouvoir « décrocher » la fin de semaine ou le soir.
  • Il faut trouver le rythme juste pour « durer ». Quand on commence, on est plein d’ardeur. Alors, on est prêt à y mettre des heures et des heures. Au bout de quelques mois ou au fil des demandes incessantes qui vont arriver, on s’essouffle et on s’épuise. Il faut prévoir des arrêts et des repos. C’est pour cela qu’il est important de mentionner nos limites dès le départ!
  • Penser à utiliser une structure pour vos messages. Il sera plus facile de partir d’un modèle de base que de recommencer à chaque fois avec une page blanche. J’ai enregistré mon modèle dans les brouillons. Je le recopie dans un nouveau message. Il est possible de voir la matière soit écriture, lecture, résolution de problème, aides technologiques, etc. L’intervention peut se faire en classe, en sous-groupe ou en individuel. En voici un exemple :
Bonjour,

Matière : Écriture

Intervention : en sous-groupe

Remarques et notes :
Aujourd'hui, nous avons ....

Merci et bonne journée,
  • Le contenu du message doit aussi respecter une certaine organisation. Dans un prochain billet, je vous présenterai comment j’organise mes remarques et mes notes. La façon de présenter vos interventions est importante pour en faciliter la compréhension. Le déroulement de la rencontre avec l’élève doit aussi être racontée d’une certaine façon, sans jugement.

Correspondre avec les parents

Des milliers d’enseignants vont bientôt ou ont déjà commencé à prendre contact avec les parents de leurs élèves.

J’entretiens une correspondance assez soutenue avec les parents de mes élèves depuis 2011. Au fil des ans, j’ai développé une manière de fonctionner qui pourrait probablement aider les gens dans le cas qui nous intéresse.

Avant de débuter les échanges de courriels avec les parents, j’envoie toujours mon premier message d’introduction qui sert à mettre « les choses » au clair.

Le modèle que je vais vous présenter ici peut être modifié selon votre situation, bien entendu. Je trouve que le fait d’énoncer des règles précises aide à établir un meilleur contact avec les parents. De cette façon, il n’y a pas de malentendus. Il n’y a pas de fausses attentes. Il faut éviter que chaque parent crée son propre fonctionnement car vous serez incapable de répondre aux demandes particulières de tous « vos » parents.

J’ai ajouté des commentaires entre parenthèses pour expliquer certaines phrases. Les mots qui ne sont pas en italique sont à modifier selon votre situation personnelle. Le message le plus important à passer, à mon avis, est le fait qu’il s’agit d’une proposition. Vous leur proposez un service que vous allez piloter à votre façon selon vos disponibilités. Vous êtes en charge du déroulement des échanges comme vous l’êtes également dans votre classe.

Modèle de message:

Bonjour madame….. ou monsieur …..,
Je me nomme
Prénom Nom.  Je suis orthopédagogue à l’école Nom.  J’aurai le plaisir de travailler avec Prénom Nom de l’enfant.  Je communiquerai avec vous à chaque semaine pour vous tenir informés des défis et des progrès de votre enfant. (Cette phrase serait à modifier puisqu’elle ne tient pas compte de la situation actuelle. L’important ici, c’est de proposer aux parents ce que vous êtes prêts ou prêtes à faire pour vos élèves selon votre situation à la maison et selon ce qu’il sera possible de faire comme « enseignement à distance ». Dans un prochain billet, je vais vous expliquer ce que j’ai décidé de proposer comme activité pédagogique.)


Pour faciliter l’utilisation de ce service, je vous propose quelques règles de bonne étiquette à établir entre nous.

1-     Votre adresse courriel est confidentielle.  Je vous assure que je ne la transmettrai à personne.  Elle sera conservée dans mes dossiers professionnels.   

2-    Chaque message vous sera envoyé personnellement; il n’y aura aucun message envoyé à tous en même temps. Il portera le titre de  « Suivi en orthopédagogie» ou « Suivi scolaire ». (Vous pouvez utiliser le titre qui vous semble approprié. Il est important d’avoir un titre qui identifie le message. )  Pour favoriser un meilleur suivi entre les intervenants, une copie des messages pourrait être envoyée à l’enseignant de Prénom Nom de l’enfant. (Cette phrase peut être inversée si c’est l’enseignant qui prévoit envoyer une copie du message à l’orthopédagogue ou à un autre intervenant qui offre un soutien à l’élève concerné.)

3-    Je vous écrirai pendant les heures d’ouverture de l’école seulement.  Donc, je vous répondrai également pendant ces mêmes heures.  Il en va de même pour vous, je ne m’attendrai pas à une réponse immédiate de votre part non plus.  « Vous pouvez laisser passer la fin de semaine avant de me répondre. Cela ne m’inquiètera pas. » (Il est important de fixer des limites claires et précises. Les parents ne vous « reprocheront » pas de ne pas répondre immédiatement aux messages qu’ils vous ont envoyés à 22h30.Vous pouvez aussi donner un délai de deux jours avant de répondre. Tout dépend de ce que vous êtes capable de donner d’offrir comme temps.)

4-   Je m’adresserai à vous dans un langage correct et courtois, mais je vous dirai exactement ce qui en est des progrès ou des difficultés de votre enfant.  Ainsi, vous aurez un portrait authentique des défis qu’il rencontre et du chemin qu’il fait. (Je reviendrai sur ce point dans un autre billet concernant le contenu des messages envoyés aux parents. Je pense qu’il est important de leur annoncer de quoi nous allons discuter. Dans la situation présente, cela sera probablement un échange d’activités à faire en ligne.)

5-   Comme j’utiliserai un langage poli et courtois, je m’attends à la même chose de votre part.  Les courriels qui ne respecteront pas cette règle de base en « nettiquette » vous seront retournés avec la mention « à revoir s’il-vous-plaît ». (Je n’ai jamais eu à le faire en 9 ans. Je sais que cette phrase fait un peu sourire les gens. Je l’emploie car je trouve qu’elle sous-entend que j’ai le contrôle de l’échange.)

Je sais que ce service de communication vous permettra de bien suivre le cheminement de votre enfant et nous permettra de l’aider à progresser et à s’épanouir.  L’important est de bien soutenir votre enfant dans ses apprentissages.  Et c’est ce que nous ferons au mieux de nos capacités. (Selon la situation actuelle, l’important est davantage de sécuriser les enfants du primaire. À mon avis, le soutien au niveau des apprentissages est plutôt limité à distance.)

En terminant, je vous demande SVP de répondre à ce message pour me permettre de vérifier qu’il n’y a aucune erreur dans votre adresse et que je communique bien avec la bonne personne.  En répondant, vous acceptez de vous conformer aux 5 règles ci-haut mentionnées. Si vous recevez ce courriel par erreur, m’en aviser SVP.

Formule de salutations à votre choix,

Signature

Que de bouleversements!

Mon idée de documenter le vécu d’un orthopédagogue dans une école primaire a été mise à rude épreuve cette année. Il y a eu d’abord le dégât d’eau dans mon bureau qui m’a privé de mon espace habituel de travail pour pratiquement trois mois. Je n’avais pas accès à mon TNI, la majorité de mes documents étaient dans des boîtes et je me suis retrouvé dans un petit local avec un minuscule tableau blanc « régulier » et quelques feutres effaçables.

Mes collègues de travail ont été très compréhensifs vis-à-vis cette situation déstabilisante. J’ai reçu l’aide et le soutien de plusieurs personnes de mon école. Les gens responsables des travaux ont été très adéquats également. Les enfants aussi ont été particulièrement gentils. J’ai senti leur compassion pour « notre » situation car ils la subissaient autant que moi. Tellement qu’à un moment donné, ils n’arrêtaient plus de me demander quand nous allions retourner dans mon « vrai » bureau. Le mois de décembre nous a paru plus long. En fait, j’ai vraiment retrouvé mon bureau en janvier au retour du congé de Noël. Je n’y avais plus accès depuis la deuxième semaine d’octobre.

Maintenant, avec l’arrivée du coronavirus, mon espace de travail n’est encore une fois plus disponible. Toutefois, la situation est tout à fait différente! Les répercussions sont d’autant plus graves qu’il s’agit de la santé publique et que de nombreuses vies sont en jeux.

J’ai eu une période de découragement sans trop comprendre pourquoi. La fin de semaine après la première semaine de fermeture a été difficile. Je ne comprenais plus à quoi ressemblerait ma vie et comment je pourrais passer le temps. Lorsque je faisais un tour du monde des nouvelles sur la Covid-19, je réalisais avec stupéfaction la gravité de la situation. Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser. J’avais de la peine pour les gens en Italie plus particulièrement parce que les cas étaient en train d’exploser. J’étais pris au dépourvu.

Puis, j’ai eu l’idée de continuer à écrire « à mes parents » à qui j’écrivais déjà depuis le début de l’année. Effectivement, pourquoi ne pas continuer! Et encore mieux, pourquoi ne pas proposer de mettre en place une correspondance avec les enfants.

C’est ainsi que, lundi de la semaine passée, j’ai commencé à écrire à mes élèves avec l’accord de leurs parents.

Je vous explique comment j’ai procédé dans les prochains billets.

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